plan visite                                       le pont d'Or ou le pont de la fontaine de Roubaud                                       accueil 

     Nous pensons qu'au début ce pont devait s'appeler "Le Pont d'Or", car nous ne voyons pas pourquoi, quand en 1841, l'ancienne gendarmerie fut transformée en une grande et belle auberge, on l'appela "Hôtel du Pont d'Or", si le pont n'avait pas porté ce nom.
  Ce pont est appelé maintenant "Pont de la Fontaine de Roubaud" ce qui est une appellation bizarre, on devrait plutôt dire "Pont de la cascade de Roubaud" Il est fort possible qu'il y ait eu une confusion dans la traduction, car en provençal on devait dire "La Font de Roubaud" et "Font" veut aussi bien dire fontaine que source; c'est le pont sous lequel coule l'eau de la source de Roubaud, ce qui a été traduit par "font" Fontaine de Roubaud.
   Arrêtons nous quelques instants sur cet ouvrage : il supporte l'actuel chemin départemental n° 560 qui assure l'entrée de Barjols par le franchissement du ravin. La situation originale de ce pont provient du fait qu'il se trouve à la limite extrême d'une falaise de tuf surplombant de 22 m le lit du ruisseau qui tombe en une véritable cascade au débouché de l'ouvrage.
Du fait de cette situation, le pont est flanqué de part et d'autre de murs en retour s'appuyant sur la falaise de tuf. Cet ouvrage a été construit de façon grossière certainement par la "prestation" (jadis impôt destiné à l'entretien des chemins communaux que le contribuable acquittait en argent et, le plus souvent,  en nature, c'est-à-dire en travail), si bien qu'on se demande comment il a pu résister jusqu'à nos jours, alors que le charroi des camions modernes se situait à moins de deux mètres de leur couronnement.
   D'une façon globale, ce pont est constitué d'une voûte en maçonnerie ordinaire, c'est-à-dire que les pierres ne sont pas des pierres de taille, elles n'ont pas été dégrossies au têtu (petit marteau dont se servaient les tailleurs de pierres), mais posées seulement à bain de mortier refluant, la maçonnerie étant montée sur cintre.
   La voûte ainsi réalisée repose sur deux culées, taillées grossièrement dans le tuf, ce qui nous amène à penser que c'est le lit du ruisseau traversant le massif de tuf qui a été taillé pour dégager une section à parois verticales et radier horizontal où les eaux continuaient à enrichir  le tuf sous-jacent et créer une sorte de cuvette générale.
   Lors des travaux de réfection de 1982, il a été constaté que le mortier de chaux était d'excellente qualité, la chaux formant liant avait dû être choisie ou préparée avec soin, les constructeurs sachant que pour les voûtes constituées de moellons ordinaires le rôle du mortier est essentiel.
 Comme nous avons situé la couverture du vallon de l'esplanade de la Rouguière entre 1750 et 1770, nous imaginons que le pont a pu être construit dans la première moitié du XVIIIè , le comblement du vallon de la Rouguière n'ayant vraisemblablement été couverte que plus tard.

  Notons que 250 ans plus tard, c'est-à-dire en 2003, le comblement de la partie méridionale du vallon a été entrepris et le gros oeuvre a été achevé en avril 2004 et l'aménagement paysager au début de 2006. Ce chantier gigantesque pour le village, a nécessité 25 000 m3 de remblais et 2 500 m3 de gabions(pierres taillées et posées à la main), ce qui représente 2 000 passages de semi-remorques.




 chute d'eau de 20m environ

 réfection du pont d'Or en 1982

le renforcement de la falaise du Pont d'Or en 2003