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histoire de Barjols
 

La Saint-Marcel

 

 Parmi toutes les traditions locales dont s'énorgueillit la Provence il en est peu d'aussi ancienne et d'aussi pittoresque que la Saint-Marcel de Barjols.

 Barjols, à cette époque, prenait de l'importance de part son emplacement et l'abondance de ses sources et rivières qui pouvaient alimenter divers moulins. En 1322, le roi Robert fit de Barjols un chef-lieu de baillage (d'où les deux B sur les armoiries de Barjols). La Collégiale "Notre-Dame de l'Epine", qui fut construite au XIème siècle était, avec celle de Pignans, l'une des plus importantes du Diocèse de Fréjus, avec un chapitre qui se composait d'un prévôt, d'un copiscol, d'un sacristain et de huit chanoines ; le prévôt de l'époque était Arnaud Estienne. Le roi Louis et la reine Jeanne donnèrent au village de nombreuses terres et privilèges.

 Saint-Marcel est né à Avignon au début du Vème siècle et fut nommé évêque de Die en 463 à la suite de son frère Pétrone. Il accomplit de nombreux miracles. A près de 80 ans, en revenant de Rome, où il avait rencontré le Pape pour lui rendre compte de sa mission, le Saint Vieillard, se sentant fatigué, s'arrêta au monastère de Saint Maurice, près de Montmeyan, où il mourut et y fut enterré.
 Son tombeau fut entouré d'une grande vénération et , ayant accompli de nombreux miracles, il fut proclamé Saint.
 En 1349, cette abbaye tombant en ruine, Saint-Marcel apparut au seul gardien qui restait et lui demanda de faire transporter son corps dans un endroit plus digne de lui.
 Barjols et Aups, apprenant la nouvelle et connaissant les effets miraculeux des reliques de Saint Marcel, les revendiquèrent aussitôt. Mais les Barjolais, sur les conseils des Tavernais, que l'on appelle depuis "Les Avocats", s'emparèrent des Reliques le 17 janvier 1350, sans attendre de savoir qui était les plus près du monastère de Montmeyan, Barjols ou Aups, comme l'avait demandé le comte de Provence résidant à ce moment là à Brignoles.
 Sur le chemin du retour, le groupe ramenant les Reliques, rencontra des femmes en train de laver les tripes d'un boeuf, que l'on avait abattu en commémoration de celui, qui un jour, fut trouvé dans l'enceinte de Barjols, alors assiégé et qui sauva les habitants de la famine.
 Les Barjolais, voyant arriver les Reliques, étaient plein d'allégresse et les deux cortèges mélangeant le sacré et le profane (reliques et tripes), n'en firent qu'un pour aller à la Collégiale. C'était l'heure des complis et la foule, entraînée par une joie débordante, entra dans l'église en sautillant et en entonnant le refrain "San Maceou, san Maceou lei tripeto vendran leu".

 Depuis ce temps là, chaque année, suivant un rite immuable, se célèbrent les Offices Religieux suivis de la "danse des Tripettes" dans la Collégiale et la bénédiction d'un boeuf devant l'église. Celui-ci est nettoyé, bichonné, les cornes et les sabots sont dorés, on lui met de belles cocardes et on le promène dans le village où il s'abreuve aux nombreuses fontaines dont la dernière, celle située dans le haut de la place de la Rouguière et dénommée d'ailleurs "la Fontaine du Boeuf" (voir le circuit des fontaines). Puis, on le mène à l'abattoir et rôti sur la place de la Rouguière à l'aide d'un monumental tournebroche.
 La fête se déroulait toujours le 17 janvier, mais depuis 1970 elle est renvoyée au dimanche le plus près du 17. Celle-ci se célèbre de deux façons : - la "Petite Saint-Marcel" sans le boeuf, - la "Grande Saint-Marcel" avec le boeuf. Cette dernière, il n'y a pas de périodicité fixe, cependant depuis la fondation, en 1949, des "Amis de Saint-Marcel" elle se fait, en principe, tous les quatre ans.
 Ce qui fait l'originalité et la célébrité de cette fête c'est la "danse des Tripettes", sorte de sauterie (accompagnée du refrain "San Maceou...") qui a lieu partout : lors de la procession, lors des bals...etc mais également dans la Collégiale où tout le monde sautille, fidèles, curieux, touristes, le maire, le préfet, le clergé et même l'évêque lorsqu'il est présent.
 

(cliquez sur les photos)


Saint-Marcel


la procession


le boeuf